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28 octobre 2016

GRIFFONNADE 315 : Hommage à Daniel Pouget

Daniel Pouget, ethnologue, 1937-2016.

Partir et revenir pour l'amour des lieux et la passion des gens

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Jeudi 27 octobre 2016. Collégiale Notre-Dame, Montbrison. Cérémonie religieuse d'adieux à Daniel Pouget en présence de sa famille, ses amis, et toute une assemblée de connaissances et d'inconnus qui l'avaient croisé, écouté, lu.

Ses livres ? Evoquons le dernier, Océanie secrète qu'il présenta lors du Forum des auteurs (Chaudron des Livres à Feurs, le 24 septembre dernier). Dernière occasion de lui parler un peu plus...

Mon premier contact avec Daniel Pouget a lieu en 1978, à Montbrison où il est conservateur du Musée d'Allard. Ce quadragénaire posséde l'assurance et le charme de l'homme accomplissant ce pour quoi il est destiné. Je suis comme un petit garçon qu'on met en face de Livingstone.

En 1979, par un hasard qui m'échappe aujourd'hui, je me retrouve un instant -  celui d'un tournage - dans une aventure peu ordinaire, qu'il pilote avec le réalisateur Jean-Claude Parayre : Mariage 1900 en Forez, Sauvain 1979. Souvenir de me retrouver, néophyte, avec du matériel d'enregistrement et une consigne : "Prends tous les sons d'ambiance que tu peux." Ces prises sont secondaires, un vrai preneur de son travaille selon un cahier des charges précis. Dans une foule dense venue assister, dans le village de Sauvain (Loire), à la reconstitution d'un mariage selon les rites et coutumes de 1900, je tente de capter à ma guise l'envolée des cloches, les grincements des roues d'une charrette, le rythme des sabots du cheval... Les bruits, les paroles au loin, à la va comme je te pousse... Je déménage peu après et ne vois pas le film achevé. Plus tard, en 2000, j'apprends encore par hasard qu'au montage mes sons sont utilisés et que mon nom  figure au générique. Petites secondes  d'amour-propre. Une copie VHS de ce documentaire est conservée dans les recoins de la cinémathèque de Saint-Etienne. 

Ses films ? Daniel Pouget rapporte de chaque voyage des photos et pellicules, puis vidéos... Le Montbrisonnais Bernard Esparre l'accompagne très souvent. Conférences et expositions suivent. L'ethnologue dirige, au fort de son activité, le Musée  d'Assier de Feurs  et le Musée de Saint-Just-Saint-Rambert consacré alors aux arts premiers. Revenu dans la région, je les visite dans les années quatre-vingt-dix. J'aperçois Daniel Pouget sans oser le déranger.

En 1996, je suis convié à l'Imprimerie Forézienne, à Feurs, par un ami qui est graphiste (Marc Raynaud). L'entreprise vient d'acquérir une grosse machine "quatre couleurs" et montre son savoir-faire en imprimant un magnifique tirage : "Au fil du voyage", recueil de photographies et de textes présentant les voyages de Daniel Pouget sur tous les continents. Sans oser l'aborder, j'aperçois Daniel Pouget aux côtés de l'un des co-directeurs de l'imprimerie (Serge Bertholon). 

En 2011, à Saint-Romain-le-Puy, lors des Biennales de l'écriture, Daniel Pouget me reconnaît, certains détails qu'il nomme m'assurent qu'il ne me confond pas avec qui que ce soit. Désormais dégagé de direction des musées précédents, il expose  ses collections dans son propre établissement, au Couvent de Chazelles-sur-Lavieu. Je m'y rends en 2015. Nous nous saluons brièvement tandis qu'il arrive pour animer avec humour la visite de l'apothicairerie. A la sortie, il est cerné par des curieux, on se sourit de loin, je pars...

Feurs, le 24 septembre 2016, au Chaudron des livres. Ce sera sa dernière intervention officielle. J'anime la rencontre publique qui clôture la manifestation. D'entre les auteurs présents je le sollicite en premier, à sa demande. Le matin, il m'explique la nature de la maladie qui l'assaille et souhaite pouvoir s'échapper afin de se reposer dès que possible. Il me demande ensuite  ce que je deviens... Mes micro-entretiens l'intriguent. Nous convenons alors de nous retrouver, dès que sa santé le lui permettra, pour enregistrer une série d'entretiens où il évoquera sa carrière, son travail et, sourit-il, ce qu'il n'a peut-être jamais encore dit ! On se rappellera, d'accord ? Oui, plus tard.

Trop tard.

A cette seconde, j'ai le sentiment du voyageur qui manque à plusieurs reprises le même train, genre transsibérien. 

Pouget-2011-001

 

 

 

 

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