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28 janvier 2020

GRIFFONNADE 379 : Concerto, L'Hiver de Vivaldi

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Antonio Vivaldi, 1678-1741

Ce prêtre italien n'exerce que deux ans son ministère, handicapé par une maladie qui pourrait être l'asthme... La musique l'accapare, composition, enseignement musical, mise en oeuvre d'opéras et de concerts dans toute l'Europe. Ses Quatre saisons, oeuvre composée à 47 ans, lui font une renommée toujours universelle.

Les Quatre saisons, ensemble de quatre concertos pour violon, qu'il est possible de jouer indépendamment les uns des autres. Chacun respecte une forme classique :

  • un premier mouvement rapide, dit allegro ;
  • un deuxième mouvement lent, largo ou andante ;
  • un troisième mouvement rapide, nommé allegro.

Vivaldi rédigea pour chacun de ces quatre concertos un poème sous forme de sonnet pour décrire le contenu de ses pièces.

L'hiver : 

I. Allegro non molto
A. Aggiacciato tremar trà nevi algenti
B. Al severo spirar d'orrido Vento
C. Correr battendo i piedi ogni momento
D. E per soverchio gel batter i denti.

II. Largo
E. Passar al foco i di quieti, e contenti
Mentre la pioggia fuor bagna ben cento.

III. Allegro
F. Caminar sopra 'l giaccio, e à passo lento
G. Per timor di cader gersene intenti.
H. Gir forte, sdrucciolar cader a terra
I. Di nuovo ir sopra 'l giaccio, e correr forte
L.  Sin che 'l giaccio si rompe, e si disserra.
M. Sentir uscir dalle ferrate porte
N. Sirocco, Borea, e tutti i venti in guerra
Questi è 'l Verno, mà tal, che gioia apporte.

 

I. Allegro non molto
A. Dans les neiges argentées, tremblants et gelés
B. Par le souffle tranchant du vent glacé,
C. On court et l’on frappe ses pieds contre le sol
D. En claquant des dents, à cause du gel.

II. Largo
E. Enfin on s’assoit, paisibles et heureux, devant le feu
Tandis que, dehors, la pluie tombe à verse.

III. Allegro
F. On marche à pas lents sur la glace
G. De peur de tomber.
H. Car en allant trop vite, on perd l’équilibre, et l’on tombe à terre
I. On se remet sur ses pieds et, sur la glace, l’on court vite
L. Avant que celle-ci ne se brise, et fonde.
M. Derrière les portes closes on entend
N. Sirocco et Borée, et tous les vents se faire la guerre
C’est cela l’hiver, mais qui apporte aussi ses joies. 

Audition

  • L’allegro annonce les premières offensives de l’hiver. Dans un décor de neige, le froid mord, les cordes entrent progressivement les unes après les autres, du grave à l’aigu ; les tremblements dus aux attaques du gel, figurées par les notes répétées, sont rendus par des trilles courts et incisifs. Le vent glacé se lève : le violon solo joue des notes rapides, entrecoupés d’incessantes pizzicati (le froid) plus dur, plus intense, le rythme s’accélère, et un nouveau tutti (seconde ritournelle) évoque la course pour s’abriter par ses notes répétées et ses battements. Le violon solo virtuose est entrecoupé des brusques bourrasques du vent rendues par les trémolos des cordes. Dans l’aigu et nuance piano, ces trémolos évoqueront ensuite le claquement des dents, avant la fin du mouvement sur la seconde ritournelle.
  • Le violon chante une mélodie plaisante et apaisée, on marque un répit au coeur des tempêtes hivernales, on se blottit au coin du feu à l'abri tandis que la pluie clapote au dehors (en accompagnement, jeu pizzicato des violons), une basse régulière marque les temps de ses croches. 
  • Succession de tableaux musicaux traduisant les vers du sonnet. Des pas hasardeux sur la glace qu'évoquent les motifs répétés du violon solo, repris par l'ensemble, puis montée progressive en notes piquées. Chute, inévitable, avec les motifs descendants de notes rapides, gamme descendante jouée aux cordes à l’unisson. Vient alors une course folle contre la glace qui menace de se briser : le violon solo enchaîne les notes rapides sans s’arrêter. Mais la glace se rompt, évoquée par de courts motifs de notes rapides, d’abord par l'ensemble puis par le violon solo. Viennent ensuite les vents : dans un mouvement lento, le Sirocco souffle doucement sur une ligne mélodique qui se balance, entrecoupée de silences. Mais le vent du Nord arrive, la tempête se déchaîne : un trait de notes rapides au violon solo, ponctué par les trémolos des cordes, figure la guerre que se livrent les différents vents et qui clôt cet allegro.

 Au violon Julia Fischer.

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