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31 mars 2020

GRIFFONNADE 402 : Je m'encabane avec... (19)

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Quoi de neuf, docteur ? 

Ce matin j'allume la radio et compte les secondes. A la neuvième le mot coronavirus est prononcé. Rien d'étonnant. L'actualité ? Progression de la pandémie, question de l'après-crise, économie et l'écologie, différence entre l'appareil hospitalier allemand et l'appareil hospitalier français, baccalauréat, masque, approvisionnement, pâtes alimentaires, grande consommation d'œufs...

Sentiment de rabâchage, impression de manège médiatique, abondance de témoignages divers, du malade au député, de l'élève en terminale à l'infirmière, de l'infectiologue au chanteur...

Arrêtez ce tohu-bohu, s'il vous plaît. L'homme se tient dans mon dos. Barbe, moustache, chapeau de feutre, regard de velours, vêtements anciens mais d'une élégance bourgeoise. Je suis Albert Londres. Ce nom vous est-il connu ? Stupéfaction. J'ai beau désormais guetter ces apparitions qui égaient chaque jour mon encabanement, leur venue m'étonne toujours. Bien sûr, le journaliste. Enfin, le reporter... Nous avons un point commun... des origines bourbonnaises. Nous échangeons quelques propos convenus sur Vichy, Cusset, l'Allier... 

Albert Londres. Je connais trois de ses ouvrages Au bagne, Dante n'avait rien vu, La Chine en folie. Des reportages où l'information touche la sensibilité du lecteur. Des enquêtes sur un terrain délicat qui accusent les institutions. Ses textes changent les esprits, les choses, forcent à décider.

Je l'interroge. Aujourd'hui, si vous exerciez encore votre métier, que feriez-vous ? Sa main rajuste son couvre-chef. Comme d'habitude j'irai voir et écouter. Je prendrai le temps avant de pondre un article, pisser de la copie. Le journaliste doit trier, choisir, chercher, attendre ce qu'il convient de mettre en avant. Prendre le temps de peser les mots pour traduire au plus juste ce qu'il a vu et ce qu'il a ressenti. 

Je le dévore des yeux. Il le sent. Vous aimiez partir, voyager. Où iriez-vous aujourd'hui ?

Réponse immédiate. En Italie. En train.

Je l'arrête. Les circonstances... vous ne pourriez pas.

Il se lève. L'entretien sera bref. Paolo Giordano, dit-il, retenez ce nom, Giordano. Je serais allé parler avec cet écrivain, entre autres...

Et ce sera tout.

Paolo Giordano... Paolo Giordano... Editions du Seuil... Et me voici lisant Contagions, mis en accès libre, une soixantaine de pages... rédigées juste avant notre national confinement. Le tuyau d'Albert Londres est judicieux. Merci. Il est normal que je le passe à mon tour. Lisez Contagions.

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